J'ai eu un bon copain pendant des années qui était, il faut bien le dire, particulièrement laid. Il avait, le pauvre, toutes sortes de maux qui venaient s'ajouter à son malheur : acné rebelle et cicatricielle, cheveux noirs gras (il n'y pouvait rien) qu'il commençait déjà à perdre à 20 ans, un corps flasque et une démarche qui allait avec l'ensemble. Je ne dis pas ça méchamment, nous en parlions ensemble en espérant trouver des solutions.
Il faut dire que tout ceci n'arrangeait pas son caractère, ça l'avait rendu timoré et agressif à la fois, gentil et méchant. A 30 ans, il n'avait toujours pas embrassé une fille, s'habillait comme à ses 12 ans et se lançait dans des passions incroyables pour oublier tout ça : châteaux en allumette, concours de billard, photographie d'art et sans doute d'autres par la suite, mais je n'ai plus eu de nouvelles de lui...
Il a inspiré les deux poésies qui suivent...
Petit hommage au premier amour de ma vie, une chatte qui n'aura vécu que 5 ans mais qui m'a donné tant d'amour... Pour la petit histoire, mon frère Marc a longtemps été persuadé que j'avais réellement fait ce gâteau d'anniversaire! Comme quoi, les écrits peuvent marquer les gens, n'est-ce pas?
Petit délire d'adolescente...
Qu'est-ce qu'on peut être nombriliste à cet âge-là...
Ma mère est partie un jour avec ses 4 enfants sous le bras.
J'étais la dernière, j'avais 5 ans.
Elle a tout fait pour nous, elle s'est sacrifiée. Et quand je parle de "sacrifice', je parle même de sa vie sentimentale.
Encore maintenant, toute son énergie mentale est pour nous.
Mais quand même, pendant un ou deux ans, elle a eu une aventure avec un très gentil monsieur. Il était marié, donc ne venait pas à la maison, tout ce qui lui convenait, ne voulant plus aucun homme chez elle. Mais un jour, elle rentre énervée, me raconte qu'ils se sont disputés pour je ne sais plus quelle raison, et elle en avait les larmes aux yeux... J'ai écrit ça pour lui (il l'avait lu d'ailleurs...) mais aussi pour l'ensemble des personnes qui pourraient encore faire monter les larmes de ma mère!
Que dire de mon père? Un égocentrique instruit mais loin d'être intelligent (car ces deux termes ne sont pas forcément liés). Un homme tellement imbu qu'il en oubliait les autres, et en particulier ses enfants.
Ma mère m'obligeait à lui écrire une fois par semaine "parce que c'était mon père", et puis j'ai fini par comprendre, à 16 ans, que je me battais contre "rien"... L'attention que je lui réclamais, je ne l'aurais jamais. Il me reprochait même de la lui demander...
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